La musique fait partie intégrante de l'univers d'Olivier Dhénin : la plupart de ses pièces comporte une musique de scène originale : les partitions d'Ellénore, la trilogie de L'Ordalie, Cordelia sont de Jacques Boisgallais, tandis que Nigji Sanges compose celle qui illustre Andreas/Maelström. Olivier Dhénin écrit également des livrets d'opéra (Das irdische Leben pour Christoph Ehrenfellner) ou textes de cantate et motet à l'attention de différents compositeurs contemporains (Miserere de Nicolas Bacri) et plusieurs poèmes ont été mis en musique (Karol Beffa, Michaël Sebaoun). Pianiste, mélomane et metteur en scène, la passion pour l'opéra lui vient peut-être de son arrière grand-oncle Marcelin Duclos, baryton qui débute à l'Opéra de Paris dans le Faust de Charles Gounod en 1909 où il interprète le rôle de Valentin.
DAS IRDISCHE LEBEN / LA VIE TERRESTRE
Livret d’Olivier Dhénin d’après le recueil Des Knaben Wunderhorn - Musique de Christoph Ehrenfellner
DRAMATIS PERSONÆ
Das Kind/L’Enfant : Wieland
Der Brüder/Le Frère : Lenz
Die Mutter/La Mère
Fünf Kinder/Cinq Enfants : Carl, Johannes, Michael, Liesl, Anna
Der Totengräber/Le Fossoyeur
Der Waldmensch/L’Homme des bois
Das Mädchen/La Jeune Fille : Lenore
Der Hirsch/Le Cerf
Bauernchor/Chœur des Paysans
Kinderchor/Chœur des Enfants
Waldgheisterchor/Chœur des Esprits de la Forêt
Engelchor/Chœur des Anges
Vögelchor/Chœur des Oiseaux
L’action se déroule dans un village près d’une ancienne forêt.
Prologue : Ablösung im Sommer
I. Im Dorfe/Au village
Intermède : Das irdische Leben
II. Im Walde/En forêt
Épilogue : Erinerrung
Pour le triptyque des Feuillets d'Audelin, c'est d'abord un lied de Brahms, "Von Verwundeten Knaben", qui fixe la trame de deux premières esquisses dramatiques : un garçon blessé est trouvé dans une forêt. Dans la pièce centrale un ange berce Audelin d'une mélodie étrangère, tandis que dans "Suite lyrique" le personnage d'Anya ne parle qu'en chantant. Ce sont les compositions de Paul Hindemith qu'Olivier Dhénin choisit pour accompagner ses trois petits drames. La Sonate pour violoncelle pour "Audelin-Nid-d'Oiseaux",
Trauermusik et un lied de la Serenade d'après Eichendorff pour l'Ange de "Ce dont Audelin rêva", enfin les lieder Melancholie sur des poèmes de Christian Morgenstern pour les paroles d'Anya, évoquant ainsi par la musique la forêt ancestrale et le rêve romantique de la nature, absents du monde vide et désespéré de "Suite lyrique".
À 15 ans, Olivier Dhénin assiste à la représentation d'Impressions de Pelléas d'après l'opéra de Claude Debussy mis en scène par Peter Brook au Théâtre des Bouffes du Nord à Paris. Ce premier spectacle le marquera profondément. Une vingtaine d'années plus tard, il met lui-même en scène l'opéra avec des chanteurs qui travaillent la partition au cours d'une master-class avec Gérard Théruel, l'interprète du Pelléas de Peter Brook de son enfance. C'est aussi la Musique pour le Roi Lear esquissée par Debussy qu'Olivier Dhénin suggère à Jacques Boisgallais pour initier la musique de scène de sa Cordelia en 2013. Enfin, pour le centenaire du compositeur en 2018, il reconstitue son opéra inachevé La Chute de la Maison Usher d'après Edgar Poe.